mercredi 27 février 2013

Léon-Yves BOHAIN interviewé par des élèves de CE2


La classe de CE2B a eu l’honneur et le privilège de recevoir Monsieur Léon-Yves Bohain, venu à notre rencontre le lundi 25 février 2013 en compagnie de son ami Monsieur Alain Brisset, président de l’USMG de Gagny.


Les enfants avaient préalablement étudié en classe la poésie et fait des recherches informatiques grâce à la généreuse participation de Monsieur Denis Berthoz.

Ils ont donc commencé par réciter à Monsieur Bohain son poème Soldat de l’armée des rêves qu’ils avaient étudié et appris.


Soldat de l’armée des rêves écrit par Léon-Yves Bohain
Petit enfant de la planète
Écoute souvent les poètes
Et lorsque tu seras grand
Va-t’en rejoindre leur régiment

Ainsi tu deviendras soldat,
Soldat de cette grande armée
Qui n’a pas d’arme pour son combat
Seulement des rêves à proposer

Tu partiras dans l’univers
Répandre toutes les pensées
Souvent tu parleras en vers
Tes mots seront « réalités »

La terre, l’eau, le feu, le vent
Offriront par ta bouche
Toutes les richesses aux innocents
Et deviendront tes vraies cartouches

Combattant de l’impossible
En luttant pour les valeurs
Tes armes resteront disponibles
Accompagnées de francs-tireurs

Sans haine et sans frontière
Tu seras souvent isolé
Parfois tu trouveras un frère
Qui s’empressera de t’épauler

Mais ce qu’il faut savoir
Toi le soldat des libertés
Tu passeras dans les mémoires
Et tu seras vite oublié

Malgré ton chant d’honneur
Et tes dures batailles
Jamais tu n’auras l’honneur
Et joies de la médaille

Soldat de l’armée des rêves
Reste fidèle à tes idées
Continue cette vie sans trêve
Même si tu n’es pas aimé

Petit enfant de la planète
Écoute souvent les poètes
Et lorsque tu seras grand
Va t’en rejoindre leur régiment.



Puis ils ont pu échanger avec l’auteur.

Margot : Comment avez-vous eu l’idée de créer le poème Soldat de l’armée des rêves ?
Un jour j’ai entendu Monsieur Jean-Edern Hallier (1936-1997) se présentant comme un général de l’armée des rêves. Ce grand écrivain et journaliste m’a fait penser que j’étais moi un simple soldat de cette grande armée. J’ai voulu délivrer un message de paix pour tous les enfants.
Stan-Antoine : quand avez-vous commencé à écrire des poèmes ?
A votre âge. J’étais placé par la DDASS dans un foyer à Hendaye. Un jour, en classe, j’ai commencé à écrire, je faisais plein de fautes mais le maître m’a dit de continuer, que cela me permettrait d’évacuer tout ce que je vivais de difficile dans la vie.
Hannah : Combien de poèmes avez-vous écrit ?
Environ 450 poèmes et une douzaine d’ouvrages sportifs.
Lilou : Comment devient-on poète ?
Le poète est un rêveur, un marginal et un visionnaire. Le poète est sensible à ce qui se passe autour de lui, au monde et aux hommes. C’est un homme sincère.
Les enfants se sont alors proposés de lui lire quelques poèmes écrits en classe sur le thème qui porte leur projet scolaire : Liberté – Egalite – Fraternité.


Liberté
Libre de faire sa vie
Idéaliste quant à son avenir
Bâtir des écoles et des mairies
Ensemble dans un même combat
Révolutionnaire dans nos débats
Tout le monde est différent
Également seul au monde.


Egalite
Être soumis aux mêmes lois
Grandir dans un pays de justice
Attentif et solidaire
L’union fait la force
Imaginez une France sans discrimination
Tous respectés et respectueux
Espérer dans un monde meilleur pour tous.


Fraternité
Frères du monde
Réunissons-nous
Avec pour seul atout travail, espoir et bagou
Tirer d’affaire les autres
Ensemble dans la diversité
Rester fidèle à ses idées
Nouveau départ, nouvelle vie,
Identité inconnue vers une
Terre de liberté et d’égalité
Éclairée par les bons esprits.


Ilana : Que représente pour vous la devise de la République ? Une de ces trois valeurs vous semble-t-elle plus importante que les autres ?
La plus importante pour moi c’est la liberté car trop d’individus sont brimés sur cette Terre. Il faut combattre avec les idées et tout le monde devrait être libre de penser.
L’égalité est la plus discutable. Nous ne sommes pas égaux. Je suis non voyant donc il me manque beaucoup de choses par rapport à vous. En classe chacun peut apprendre mais de retour à la maison il y a des disparités comme dans la société. On est égaux sous les valeurs de la République uniquement.
La fraternité c’est magnifique. Il faut avoir le cœur fraternel. L’action fraternelle permet un autre monde.
Je veux insister sur le fait que même si c’est difficile, on peut s’en sortir dans la vie. Je vais vous raconter une histoire. Ce sont deux grenouilles tombées chacune dans un broc de lait. La première se dit qu’elle ne s’en sortira jamais, se lamente et finit par se noyer. La seconde dit qu’elle s’en sortira coûte que coûte et se retrouve sur une motte de beurre…

Evan : À quel âge avez-vous commencé le sport ?

J’ai passé 60 ans dans le sport et je continue. J’ai commencé vers 14 ans en rentrant dans le club sportif des PTT où je travaillais. Je faisais du sport avant aussi lorsque j’étais placé nous avions trois matinées de sport par semaine dans notre emploi du temps.


Olivier : Comment est né l’idée d’une association sportive francophone ?
Lorsque j’ai commencé à travailler je me suis rendu compte que je manquais de vocabulaire et par la suite je suis devenu un défenseur de la langue française. En créant des courses à pied pour francophones cela permettait de faire rayonner notre patrimoine  tout en mettant en avant les valeurs sportives. J’ai créé en 1988 le marathon de la Francophonie à Gagny avec 18 pays participants puis la presse s’est emparée de ce thème et a continué de le mettre en valeur. En tant que commentateur sportif international j’ai pu véhiculer cette idée.
Ethan : Combien de pays avez-vous visité ?
Le Maroc, la Tunisie, la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, l’Ile Maurice, les pays européens, l’Egypte, le Japon, l’Australie…en fait je suis allé sur tous les continents pour réaliser des reportages écrits et oraux. C’est une richesse exceptionnelle de pouvoir voyager en étant ainsi invité car on découvre vraiment le pays.
Sarah : Combien de métiers avez-vous exercé et lesquels ?
Lorsque j’étais enfant ma mère faisait la lessive au lavoir et je l’aidais à porter le linge, à l’essorer. Puis j’ai commencé à faire des ménages, je frottais les parquets après l’école. On m’a proposé d’entrer dans une société de nettoyage alors je nettoyais les classes le soir et on me donnait un plateau repas ce qui me permettait de manger. J’ai été marchand de couleurs chez un droguiste et je suis entré aux PTT comme télégraphiste mais je n’étais pas fait pour l’administration.
J’ai commencé à travailler dans l’imprimerie cela m’a plu et j’ai créé plusieurs imprimeries. Je suis devenu journaliste mais j’ai perdu la vue alors j’ai arrêté.
Baptiste : Comment percevez-vous le monde depuis que vous avez perdu la vue ?
J’ai longtemps été malvoyant, je suis dans le noir depuis 4ans. J’ai toujours été obligé de compenser de part ma mauvaise vue. Il faut transposer et imaginer et comme j’étais voyant auparavant je peux me faire une idée.
La parole me permet de me rendre compte de la sincérité d’une personne, on sent les choses.
J’écoute les matchs à la radio ou à la télévision et je suis absolument capable de vous raconter le match.
Pour finir notre entretien nous avons chanté à Monsieur Bohain «  Un gamin de Paris « cela lui a beaucoup plu car il a repris la chanson avec nous.
Après son départ nous avons évoqué cette rencontre en écrivant un dernier acrostiche en l’honneur de Monsieur Bohain :
BOHAIN
Beau poète
Original dans ses idées
Honnête avec les autres
Adroit avec les mots
Intéressant pour les enfants
Nous vous remercions d’être venu dans notre classe Monsieur Bohain.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire